mercredi 19 juin 2013

Nouveau mode de gestion de la chaufferie collectiviste : Attention à la note !

Intervention au Conseil Municipal du 17 juin 2013

A la lecture de ce rapport et de son rapport détaillé annexé, c'est l'image du jeu de la patate chaude qui s'impose...
La municipalité souhaite visiblement transférer cette chaufferie et surtout toutes les responsabilités qui y affèrent. Le délégataire devra gérer l'exploitation à ses risques et périls, financer également tous les investissements et assumer les investissements passés.
Quand on sait la somme d'aberrations et d'opérations plus que douteuses qui ont accompagnées la vie de cette installation jusqu'à aujourd'hui, les usagers peuvent être très inquiets sur l'avenir de leur facture de chauffage. Car l'opérateur qui acceptera un tel cahier des charges ne pourra le faire à perte et sera bien obligé de se "refaire" sur la redevance des usagers.
Car l'état des lieux de la situation actuelle n'est guère reluisant et prend plutôt les atours d'un scandale social de plus.
Le premier scandale est le montant des factures qui durant la dernière décennie a été quasiment multiplié par quatre alors que les augmentations des énergies ne justifieraient qu'un doublement. Le doublement aurait été déjà bien suffisant compte tenu des revenus moyens de ces usagers. Scandale redoublé quand on sait qu'un grand nombre d'usagers ont opté pour leur raccordement suite à de vaines promesses de baisses de charges de chauffage… Normalement, le coût de l’énergie produit par une chaufferie urbaine devrait être en moyenne inférieur de 30% à celui produit classiquement : c’est tout l’intérêt de mettre en place une chaufferie urbaine. Or, à Vénissieux il s’avère que le chauffage urbain revient de 30 à 40 % plus cher que la normale. Il en est de même pour la production de l’eau chaude sanitaire dont le prix atteint 13,00€/le m3 à Vénissieux, alors que le prix moyen en France est d’environ 7,00€/ le m3.
A ce scandale s'ajoute un second, celui de l'opacité. A l'inverse du discours de la soi disant transparence tenu par la municipalité,  les personnes qui ont demandé des informations précises n'ont pu les obtenir. Impossible d'aller au-delà des contenus apportés dans les grands messes appelées pompeusement "Comité de transparence et de surveillance du chauffage urbain". Les contenus de ces réunions publiques sont tout à la fois incompréhensibles pour les personnes présentes et tronqués. A titre d'illustration, il nous a été confié de sources sûres, comme le sait très bien M. Millet, que certains « investissements/P4 » ont été glissés dans le compte « combustible/P1 ». Masquant ainsi ces surcoûts dans une augmentation fictive des énergies. Tel a été le cas notamment des investissements relatifs aux installations destinées à brûler les graisses animales prématurément détruites peu de temps après leur mise en service et donc bien avant d’avoir pu être amorties.
Ce scandale de l'opacité est devenu nécessaire pour en masquer un qui est encore plus profond : celui de vos errances désastreuses en termes de choix technique. Durant cette dernière décennie environ la moitié des investissements réalisés pour de nouvelles installations ont été prématurément détruits et ce avant d’avoir pu être amortis. Sur les 22 millions d’investissements réalisés, ont parle de 10 millions qui ont été prématurément détruits. Un gaspillage abusif qu'il a bien fallu, d'une manière ou d'une autre faire supporter au final par les seuls usagers. 
A ces investissements jamais amortis, il faut ajouter encore une totale et irresponsable fuite en avant du raccordement de nouveaux abonnés. Arguant de la nécessité de diviser sur un plus grand nombre d’usagers le coût des investissements réalisés, la municipalité occulte le fait que chaque nouveau mètre de tuyauterie coûte une fortune et plombe encore un peu plus les investissements déjà réalisés. Scandale supplémentaire, pour attirer de nouveaux utilisateurs, les coûts de raccordement sont sous-évalués et la différence se retrouve à la charge des autres usagers.
A la longue liste des scandales de cette chaufferie il faudrait peut-être encore ajouter celui du mauvais entretien et de la vétusté du réseau de chaleur pour lequel les usagers abondent pourtant généreusement au comptes P2 et P3, respectivement pour les petits et les gros entretiens.
En lien avec cet énième scandale, on pourrait encore mentionner celui de la SACOVIV qui, sur la Résidence Jacques Duclos, récemment connectée à la chaufferie urbaine, n’a pas hésité à refacturer en toute illégalité dans les charges générales de ses propres locataires, les 40% de déperditions constatés entre le compteur général de la sous station de la résidence et les calories réellement consommées par les usagers. Ces déperditions facturées au bailleur par la SECV ont ainsi été ré-imputées par la SACOVIV dans les charges générales des locataires de la résidence !
Il est certain qu'à la vue de tout ce que je viens de rappeler il est plus qu'intéressant de faire porter les risques d'exploitation et d'investissement par le délégataire. De plus, il est à noter que le choix d'une délégation de service public de type concession est de nature à rassurer les habitants de Vénissieux non usagers de cette chaufferie collectiviste. Car dans le cas d'une régie directe les non usagers prendraient le risque de payer à travers la municipalité la note d'un dispositif de chauffage dans lequel ils n'ont rien à voir. Il n'en reste cependant pas moins une grande inquiétude pour les usagers qui pourraient voir le délégataire encore augmenter leur facture pour se garantir de tous les risques non négligeables que vous lui demandez d'encourir.
Étant donné le contexte quelque peu effarant de votre gestion de ce dossier depuis des décennies et le peu de confiance que tout cela peut nous inspirer, il est évident que nous ne pourrons nous positionner sur votre rapport et que notre vote ne pourra être que celui de l'abstention.

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