Conseil Municipale du 15 mai 2017 - Intervention de Christophe GIRARD
Rapport pour la Constitution de partie Civile de la Municipalité au sujet du Clip de rap non
autorise
"Notre Groupe votera favorablement ce rapport afin que la
ville puisse se constituer partie civile dans le cadre de la procédure
judiciaire ouverte concernant cette affaire intolérable par bien des aspects.
Le 5 mars dernier, soit il y a plus de deux mois, alors que
l'interpellation de "l'artiste" de ce clip [artiste entre guillemets]
avait débouché sur un classement "sans suite", j'avais dénoncé dans
un communiqué de presse la gravité des images et des paroles de ce clip véhiculées
sur internet, précisant que ceux qui font cela, mais aussi ceux qui laissent
faire cela, sont doublement criminels : ils enferment ces jeunes dans une
ghettoïsation programmée et sèment la tempête dans notre société.
Nous sommes donc heureux qu'enfin il y ait une réaction de
votre part.
Mais dans cette affaire se limiter à l'atteinte à l'image de
la ville de Vénissieux, me semble un peu léger de votre part. Oui, cette
atteinte à l'image de notre ville est grave et n'est pas sans conséquences pour
les Vénissians, notamment pour nos jeunes quand il cherche du travail.
Mais hélas dans cette affaire il y a bien plus qu'une
atteinte à l'image. Il y a une incitation grave à l'insurrection véhiculée
auprès des jeunes. Faut-il vous rappeler que ces agitateurs insidieusement
déguisés en pseudo-artistes, par une incantation répétitive et scandée en cœur
par les spectateurs, appelait à foutre le zbeul (c’est-à-dire le bordel),
insultait la police et poussait au caillassage ? Faut-il-vous rappeler que ce
qui s'est passé à la fin de ce clip, n'était ni
plus ni moins qu'un stricte passage des paroles scandés aux actes ?
C'est bien pourquoi, dès le 1er février, le jour même des
évènements liés à ce tournage, après m'être rendu sur place et avoir rencontré
les forces de l'ordre, j'ai déclaré à la presse qu'il était urgent que soit
enfin pris au sérieux la gravité de ces incitations constantes à l'insurrection
véhiculées, non seulement ce jour-là, mais également dans un très grand nombre
de clip et de musiques destinées aux jeunes. Je demandais, et le réitère
aujourd'hui avec force, à ce que de telles incitations à l'insurrection soient
sanctionnées en tant que telle.
Maintenant quant à votre souci de l'image de Vénissieux, il
est heureux que vous en preniez conscience. Je vous rappellerais seulement que l'image
est le reflet d'une réalité. C'est en agissant sur cette réalité que l'on peut
le plus sûrement faire changer l'image.
Et puisque vous dénoncez ce clip de ce pseudo-artiste,
permettez-moi de me demander pourquoi vous ne vous préoccupez pas des nombreuses
autres vidéos qui sont accessibles sur internet. En cherchant à peine, chacun
peut en trouver. J'ai encore fait l'essai en préparant cette intervention, en
tapant "rodéo Vénissieux" vous tomber sur une longue liste et en tout
premier sur une vidéo vue plus de 19.000 fois*. Cette vidéo montre fièrement
des incivilités sur la commune de Vénissieux. Rodéos et parades en scooter,
quads et autres véhicules de luxe, bravant tous les interdits sans être le
moindre du monde inquiété par les forces de l'ordre et notamment la police
municipale. Or il se trouve que le lieu où débute cette scène est fortement
symbolique et symptomatique. Il s'agit rien de moins que de l'hôtel de ville de
Vénissieux et par la même occasion devant le commissariat de police… C'est tout
à fait scandaleux. Cela démontre votre vacuité et votre impuissance, et plus
clairement l'absence de volonté de votre part !
Autre exemple parmi tant d'autres, un motard fait des
roues-arrières sur l'esplanade du cinéma Gérard Philippe, frôlant des passants
qui semblent presque habitués, puis continue ses roues-arrières à vive allure
sur le trottoir, pour ensuite griller un feu rouge et emprunter la piste
cyclable…** Quelle belle image de notre ville !
Il est effectivement plus que regrettable qu'une telle
publicité soit faite de notre ville. Mais encore une fois, ces vidéos ne sont
pas des fictions, mais bien des réalités. L'image donnée de notre ville est le
reflet de sa réalité. Plus grave encore, il s'agit de la réalité de ce que vous
faites, ou plus exactement de ce que vous ne faîtes pas. Je vous entends déjà
me rétorquer avec votre expression fétiche : "dites-moi ce que l'on peut
faire, vous qui êtes si malin ?".
Eh bien, si vous n'avez pas d'idée, observez au moins ce qui
se fait ailleurs. Vous avez horreur que je prenne l'exemple de
Rillieux-la-Pape, mais il vous faudra le souffrir encore une fois. Car dans
cette ville, si rien n'est simple et que des années de laxisme comme le vôtre ont
fait beaucoup de ravage, depuis l'arrivée de la nouvelle municipalité en 2014 des
changements sont perceptibles. Entre autres exemples, les futures mariés sont
systématiquement convoqués en mairie et fortement responsabilisés par le
premier adjoint en personne, celui-ci étant en charge de la sécurité et de la
tranquillité publique. Un investissement en temps qui a changé les pratiques.
Désormais plus de rodéo comme sur la première vidéo dont je parlais à l'instant.
Encore une fois, si on veut on peut. Mais faut-il le vouloir
et s'investir pour sa ville et ses habitants.
Vous ne le faites pas. Nous, nous le ferons dès 2020 quand
les Vénissians auront exprimés leur volonté d'en finir avec votre laxisme et
l'image de Vénissieux qui en découle. Patience chers Vénissians, il reste
désormais moins de trois ans !"
Pour la presse :
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire