mercredi 1 juin 2016

A quoi sert-il de repeindre les murs, si l'on maintient volontairement les gens dans la misère ?

Christophe GIRARD - Intervention au Conseil Métropolitain du 29 mai 2016 - Rapport 2016-1249 Projet de renouvellement urbain – Minguettes-Clochette


Les deux quartiers concernés par cette délibération [Minguettes-Clochette] sont effectivement en très grande difficulté. Le dire avec des mots est une chose, le constater sur le terrain est beaucoup plus troublant, voire révoltant. Notre Groupe Les Républicains et apparentés votera donc favorablement ce nécessaire projet.
Mais avant ce vote nous souhaitons attirer l'attention de chacun ici présent sur plusieurs points de vigilance indispensable concernant plus particulièrement la commune de Vénissieux.
Un premier point concerne la volonté affichée dans cette délibération de faire monter la commune de Vénissieux  à 75.000, voire 85.000 habitants d'ici moins de 15 ans. A-t-on déjà oublié qu'il y a seulement quelques années la population a été ramenée de 75.000 à quelques 55.000 habitants à grand renfort de financements publics et de destructions de logements,.
Amnésique ou machiavélique, nous sommes aujourd'hui repassés à 62.000 habitants. Le bétonnage tourne aujourd'hui à plein régime. Parler d'atteindre d'ici moins de 15 ans les 85.000 habitants est tout simplement
une insulte à la raison et relève d'une logique mortifère.
Deuxième point de vigilance.
Cette délibération est soumise à votre vote pour lancer la concertation relative à ce projet de renouvellement urbain. Or, en matière de concertation, chers collègues, après avoir entendu de vos propres oreilles dans cette enceinte, les communistes Vénissians faire la honteuse, l'ignominieuse, la scandaleuse, apologie de la gouvernance chinoise élevée au rang de "modèle social", vous comprendrez sans difficulté que j'attire votre attention sur les méthodes plus que douteuses de la municipalité de Vénissieux en matière de concertation. La présente délibération mentionne que le Conseil Citoyen sera "impliqués durablement dans toutes les étapes et sur tous les champs thématiques du contrat de ville".
Alors, que j'ai déjà dénoncé en vain les conditions scandaleuses et inquiétantes de la mise en place de ce Conseil Citoyen à Vénissieux, une habitante courageuse vient d'écrire au Préfet pour lui demander de retirer l'arrêté reconnaissant la constitution de ce Conseil Citoyen du fait du non-respect du cadre de référence préconisé par la loi. Je tiens à préciser au camarade Millet, qu'à ma connaissance cette habitante de Vénissieux n'appartient pas à la CIA.
Ce courrier mentionne notamment :
- Alors que la loi souligne la nécessaire neutralité des Conseils Citoyens, "il ressort [preuve à l'appui] que 13 des 20 personnes du collège des habitants font partie du comité de soutien de Mme Picard aux dernières élections […]".
- Alors que la loi souligne la nécessaire indépendance de ses membres, "3 membres du collège des habitants sont agents municipaux". Au sein de la république démocratique populaire de Vénissieux on imagine facilement quelle indépendance ces employés municipaux peuvent avoir…
- Alors que la loi précise que le Conseil Citoyen doit en particulier représenter les personnes "les plus éloignées des instances de concertations classiques", par le plus pur des hasards, 100% des personnes désignées par le tirage au sort sont issues des Conseils de quartier dont il est notoire qu'ils sont eux-mêmes largement noyautés !
- Enfin, alors que la loi stipule que la liste des personnes soumises au tirage au sort doit être constituée "après un appel à candidature largement diffusé", il ressort que cet appel à candidature s'est fait en arrière-boutique et dans la plus grande des discrétions…
Acceptons-nous que l'on bafoue ainsi les principes démocratiques à 10 minutes d'ici ?

Enfin, et j'en viens au sujet le plus grave, le plus scandaleux, car il touche directement à l'humain. On vous demande de voter ce soir pour une réhabilitation de quartiers difficiles, mais à quoi cela sert-il si en même temps rien n'est fait pour que la population s'en sorte.
Or, à Vénissieux tout porte à croire que trop souvent, volontairement, on cherche à accumuler la misère, à la faire perdurer pour maintenir le terreau de la révolte, le terreau du vote révolutionnaire.
Je vais trop loin ? Vous ne me croyez pas ?
Vous croirez alors peut être le témoignage du fondateur d'Habitat & Humanisme, le respectable et respecté Père Bernard DEVERT, que vous connaissez tous et qui mercredi dernier m'autorisait encore à vous rapporter ce soir sans réserve son expérience éclairante avec Vénissieux. Par avance, j'invite la presse et toute personne ayant du mal à croire ce qui suit à se le faire confirmer directement par le Père Bernard DEVERT. Ecoutez bien c'est très éclairant…
Alors que Bernard DEVERT vient rencontrer M. GERIN, Maire de Vénissieux pour étudier la possibilité de projets avec son association, il a la surprise d'être accueilli par un : "Vous ne vous installerez pas à Vénissieux !". Éberlué, Bernard DEVERT reste sans voix. M. André GERIN enchaine alors : "et oui, qu'est-ce qu'ils vont devenir les gens quand ils sortiront de chez vous ? Ils vont voter socialiste !". CQFD
Un Vénissians qui s'en sort ne vote plus communiste. Voilà le scandaleux logiciel du communisme municipal de Vénissieux.
Autres exemple parmi tant d'autres. Quand il y a 2 ans et demi, Mme PICARD, maire de Vénissieux, et M. Gerin l'ancien député-Maire, venaient bras-dessus, bras-dessous, avec une centaine de manifestants, drapeaux rouges et banderoles au vent, accueillir le potentiel repreneur de Bosch photovoltaïques en le traitant de "clochard !". Qu'espéraient-ils, si ce n'est empêcher la reprise ? Car qui dit casse sociale, dit électeurs communistes. Voilà le logiciel.
Ce logiciel ne doit pas prêter à sourire, il est scandaleux. Il est scandaleux car il génère de la souffrance. Je vous invite à venir constater sur le terrain cette souffrance.

Il faut que cesse dans ce pays les réflexes culturels qui portent à condamner fermement tout risque, même potentiel, d'extrémisme s'il est étiqueté de droite, et à s'amuser gentiment des pires exactions quand elles viennent de l'extrémisme de gauche. Car, cet extrémisme de gauche mène à la souffrance d'hommes, de femmes, de jeunes, d'enfants.

Alors, oui, il faut voter cette délibération, mais j'invite chacun, j'invite la presse et tous les acteurs impliqués dans cette opération:
- à être d'une vigilance extrême sur le fait de ne pas sombrer à nouveau dans le bétonnage inhumain,
- à être d'une vigilance extrême sur le fait qu'une réelle concertation soit mise en place avec la population vénissianne,
- à être d'une vigilance extrême sur les jeux pervers de l'entretien de la misère.

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