Intervention Christophe GIRARD - Conseil Municipal du 9 mai 2016
Depuis des années, mais avec une recrudescence rare ces derniers temps, les problèmes de sécurité sur Vénissieux se multiplient.
C'est pour nous, une fois de plus, le constat amer de la
double peine : notre première peine est de n'avoir pas réussi à épargner la
ville de votre réélection et maintenant nous sommes obligées d'être spectateur
de la dégradation sans cesse grandissante de la ville de Vénissieux.
Chaque jour la presse s'en fait l'écho. Casses dans nos
commerces, atteintes aux personnes, attaques à main armées, cambriolages dans
les maisons, même dans le quartier de Max Barel. La police municipale sous
dimensionnée et privée des moyens qui lui sont nécessaires est de plus en plus
mise en difficulté.
La police nationale, n'est pas plus soutenue par la
municipalité et aucune réaction de votre part ne laisse espérer une
amélioration de la situation. Il est pourtant intéressant de voir que
lorsqu'une municipalité décide de faire bouger les choses, les résultats
suivent. C'est le cas notamment à Rillieux-la-Pape dont le maire a reçu en
février dernier une lettre de félicitation pour sa politique en matière de
sécurité et ses conséquences significatives sur la baisse de la délinquance.
Cette lettre de félicitation émanait du Ministre de l'Intérieur, ministre d'un
gouvernement de gauche que l'on peut difficilement taxer d'être
un suppo d'un maire de droite. Une démonstration claire qu'un changement de municipalité, peut améliorer positivement le quotidien de ses habitants. Concrètement cela s'est traduit pour Rillieux-la-Pape par une baisse de 19,4% des atteintes volontaires à l'intégrité physique, une baisse de 9,3% des atteinte aux biens, une baisse de 21,2% des cambriolages, et même une baisse de 26% des vols de véhicules.
un suppo d'un maire de droite. Une démonstration claire qu'un changement de municipalité, peut améliorer positivement le quotidien de ses habitants. Concrètement cela s'est traduit pour Rillieux-la-Pape par une baisse de 19,4% des atteintes volontaires à l'intégrité physique, une baisse de 9,3% des atteinte aux biens, une baisse de 21,2% des cambriolages, et même une baisse de 26% des vols de véhicules.
Tout est possible quand une municipalité veut quelque chose et
s'implique avec ses tripes pour l'obtenir. Autant dire qu'à Vénissieux, nous
sommes à des années lumières de ce mode d'action. La première chose serait en
effet de ne pas se tromper de priorité comme vous le faites.
Quand un commerçant se gare quelques minutes devant sa
boutique pour décharger rapidement des packs de canettes, il est verbalisé sans
vergogne et même à son insu. Mais quand on fait appelle à la police pour
verbaliser des véhicules qui bloquent des garages toute la nuit, empêchant
d'entrer ou pire encore, s'il s'agit d'une urgence, de sortir, aucune suite
n'est donnée. Et cela même si les habitats exaspérés finissent par écrire leur
demande directement au maire en personne avec photo à l'appui.
A Vénissieux des commerçants subissent des attaques
violentes, se font même bastonner et immanquablement détrousser, mais quand ils
appellent la police il faut la supplier pour qu'enfin elle se déplace, si encore elle se déplace. Quant aux
élus de la majorité municipale, plusieurs semaines, voire des mois plus tard, ces
commerçants éprouvés ne les ont toujours pas vu !
Lorsqu'un commerçant ayant subi de telles maltraitances et
dont le commerce est à longueur de mois gêné par des petits malfrats en herbe sans
que la municipalité ne bouge le petit doit pour l'aider, quand celui-ci, exaspéré,
désespéré, installe des caméras de surveillance braqués sur son magasin, il
reçoit enfin la visite de la police municipale. Mais ce n'est pas pour l'aider,
c'est pour lui intimer l'ordre de retirer ses caméras de surveillance !
Alors quand on apprend que la préoccupation première de la
municipalité est de tout mettre en œuvre pour recadrer et pourchasser l'agresseur
d'un agent du service publique on se met à espérer… Mais on découvre alors que
cet "agresseur" est un homme de 80 ans, un bénévole de l'Office
Municipal des Retraités. Un octogénaire reconnu par le plus grand nombre comme
un homme généreux et prompt à rendre service. Quand on creuse encore la
question on se rend compte que cet homme qui est aujourd'hui traité "d'agresseur"
a donné 7 années de sa vie de retraité à l'OMR et est avant tout un empêcheur
de tourner en rond. Quelqu'un qui pose des questions, qui souhaite que les
choses bougent pour le bien de tous, et cela même s'il est un proche du parti
au pouvoir. Mais dans votre approche sectaire, voire totalitaire, il est ce que
l'on appelle "un ennemi du peuple".
Alors on se rend compte que l'on exploite honteusement une
simple altercation, qui a priori n'est qu'une "chamaillerie" autour
d'un bout de papier, pour proscrire l'impudent. On comprend qu'en fait
d'agression, l'homme de 80 ans est tombé au sol entrainant dans sa chute un fonctionnaire
qui tombe sur lui de surcroit. On est bien loin d'une agression à proprement
parler.
Mais pour mieux l'accabler vous qualifiez cela "d'agression"
et vous le faites alors traduire devant le Conseil d'administration de
l'association, transformé pour l'occasion en tribunal populaire, pour qu'il en soit
banni. Une lettre est même envoyée à tous les adhérents pour mieux acter sa
déchéance. Vous allez jusqu'à faire déposer une plainte contre cet octogénaire
pour qu'il soit convoqué par la police nationale pour un rappel à la loi !
Quand on sait le parcours du combattant que représente le dépôt d'une plainte
pour les personnes réellement agressées, cela relève du scandale. Puis, vous
lui interdisez tout accès aux salles municipales. A tel point qu'alors qu'il se
pointe dans une salle pour y accoler une malheureuse affiche pour un loto
amical, sur délation d'une employée municipale, vous faites venir la police
municipale. Cette même police municipale qui n'a pas le temps d'aller s'occuper
des personnes en réelles difficultés. Quand un groupuscule de personnes vient
exprimer sa solidarité et son soutien à ce malheureux, vous n'hésitez pas à
envoyer deux voitures de police municipale et une autre de la police nationale !
C'est totalement disproportionné et il est tout simplement choquant de voir
détourner de tels moyens à des fins qui s'apparente à de la "police
politique" quand on sait les besoins que suscite la violence ambiante sur
Vénissieux. Plus que jamais, la municipalité applique le principe de la rudesse
et du mépris avec les "gentils" et d'un laxisme avec les voyous.
Cran supplémentaire dans l'échelle de la répression, Mme
Picard laisse sans réponse, voire repousse, depuis plus d'un mois la demande de
l'octogénaire d'avoir une entrevue avec elle. Pas de dialogue avec les
terroristes ! Tolérance zéro ! On lui a même signifié récemment qu'il avait eu
la maladresse de me parler lors d'une rencontre fortuite sur un parking ! Ce
qui me fait dire qu'heureusement pour lui, le mur de Berlin est déjà tombé. Sinon
ce dissident risquerait le goulag ! Tout comme dans les "belles
années" des bons vieux pays de l'Est dont vous êtes visiblement
nostaligique, il aura fallu que la chose commence à se savoir, que des soutiens
de tous bords se mettent en œuvre, voire la crainte d'une prise de parole de
l'opposition au présent Conseil municipal pour qu'enfin (si mes informations
sont bonnes) il reçoive il y aurait quelques jours une réponse qui lui indique
qu'il devrait prochainement pouvoir s'expliquer devant le Conseil de l'OMR. Ce
qui lui avait été refusé jusque-là. Il avait en effet jusqu'alors été jugé et
condamné sans la moindre possibilité de se défendre !
En agissant de la sorte, non seulement vous avez humilié un
homme de manière ignoble, non seulement vous avez montré l'ingratitude de la
municipalité par rapport à un bénévole dévoué, mais en plus vous ridiculisez la
police et l'autorité. Une police qui à Vénissieux aurait portant besoin d'un
vrai soutien et d'une vraie valorisation dans sa lutte contre la vraie
délinquance. La première chose aurait été de doter la police municipale des
équipements nécessaires à sa mission alors qu'aujourd'hui vous l'envoyer démunie
au casse-pipe. Pour votre information, la police municipale de Rillieux-la-Pape
et la police nationale ont obtenu les résultats cités plus avant parce qu'elles
ont été respectées et valorisées par le nouveau maire et son équipe municipale,
et plus particulièrement la police municipale a vu ses effectifs croître en
adéquation avec les besoins de la ville, puis être renforcés dans leur
formation et enfin armée.
Tout cela n'est rien d'autre que ce que nous avions dans
notre projet pour Vénissieux, mais il est vrai également que nous n'avions rien
prévu pour faire la chasse aux dangereux bénévoles dissidents octogénaires.
Nous n'avions visiblement pas les mêmes priorités. Aujourd'hui les Vénissians vous
jugent sur vos actes…
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