vendredi 26 avril 2013

BOSCH photovoltaïque: Cette aventure humaine doit continuer !




En franchissant en fin d'après-midi le portail de l'usine Bosch, fort de toutes les informations que j'avais pu récolter, j'étais habité d'un sérieux doute quant à la possibilité de voir perdurer l'activité d'assemblage des modules photovoltaïques. Après une visite de l'installation industrielle à l'invitation de M. Marc Soubitez délégué CFDT, puis en sa présence, la rencontre pendant une heure de M. Marc Baeumlin, Directeur technique de l'usine, je ressors avec la ferme conviction que ce site peut et doit vivre.

D'abord d'un point de vue industriel et économique, parce que j'ai eu la confirmation que l'activité d'assemblage déployée à Vénissieux est tout à fait compétitive et que les pertes proviennent essentiellement de la fabrication des wafers (éléments de silicium), une opération qui se fait en amont et hors du site de Vénissieux. Cela vient de choix industriels qui peuvent être contournés. A cela, il faut également ajouter la performance d'un outil industriel ultramoderne qui relève de la très haute excellence.

En suite, d'un point de vue commercial, parce que les marchés sont là de manière durable et que si l'on démantèle aujourd'hui ces installations, d'autres les reconstruirons d'ici quelques temps pour répondre à la demande.

Enfin, d'un point de vu humain, parce que le professionnalisme et l'engagement des salariés est exemplaire et même héroïque. Il était impressionnant de constater combien cet après-midi le climat de l'atelier était intense et serein. Après les accords sur le temps de travail en 2004, l'épopée du sauvetage de l'activité en 2010 avec le médiatique ralliement Vénissieux-Stuttgard en vélo (illustration concrète de volontarisme et de ténacité), les équipes jouent encore le jeu de l'intelligence et de l'approche constructive. Une attitude extraordinaire qui dans la gravité du contexte, force le respect et l'admiration de tous. Ce résultat témoigne d'un état d'esprit hors pair, fruit d'un dialogue social d'une rare qualité, tant du coté de l'employeur que du syndicat majoritaire (CFDT). Il s'agit d'un véritable atout pour séduire un repreneur. "Il n'est de richesse que d'homme", disait Jean Bodin. L'usine Bosch de Vénissieux est à ce titre un capital inestimable que l'on n'a le devoir moral de préserver. Ne pas aboutir serait un signal catastrophique à grande échelle pour le dialogue social.

Mais attention il y a urgence. Une solution doit être très rapidement trouvée avant l'été afin de permettre à l'usine de répondre aux  appels d'offre de septembre et ainsi maintenir le volume du carnet de commandes.

Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que cette aventure humaine continue. Dès demain, fort de cette conviction forgée par cette rencontre de terrain, je prends mon bâton de pèlerin et me lance dans des prises de contacts pour sensibiliser à cette cause.

Nota : Dans le contexte actuel de crise, mettre en lumière l'exemplarité de ce dialogue social est un enjeu national.

Christophe GIRARD

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