Ce matin à Vénissieux la commémoration du 65ème anniversaire de la libération des camps de déportation à commencé par une très émouvante intervention de M. Charles Jeannin. Flamme vacillante des derniers témoins vivant de la déportation, ce résistant de Vénissieux, déporté à Dachau reste cependant toujours enflammé. Il a su en quelques mots sortis du plus profond de ses trippes nous faire percevoir que personne ne peut et ne pourra jamais comprendre ce que lui et ses compagnons d'infortune ont vécu.
Bien plus qu'un long discours, la force de ce témoignage interpelle et engage.
C'est pourquoi quand Madame le maire (PCF), en présence de M. Gerin (PCF), évoque dans son discours le fait que la "crédulité des peuples manipulés peut amener des modèles de société portant en eux les germes d'une possible répétition", je ne peux me retenir de crier mon indignation au nom même du respect pour les victimes des camps que l'on commémore en ce jour. Non ! Madame le Maire, il ne faut pas dire "possible répétition", car cela n'est pas de l'ordre du possible, mais s'est belle et bien répété, et même, se répète encore aujourd'hui. Vous avez rappelé ce matin ces femmes qui étaient fusillées à bout portant, c'est aujourd'hui le cas en Chine communiste !
Au risque d'être mal jugé, risque bien faible comparé à ce qui a été vécu par ceux dont on fait mémoire en ce jour, je veux dénoncer le mensonge et l'hypocrisie, car "rester silencieux, c’est accepter le crime". Or comme le disait Einstein : "Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font du mal mais par ceux qui les regardent sans rien faire."
Comment des gens qui ont couvert et couvrent encore des régimes qui martyrisent des peuples entiers peuvent-ils oser pérorer sur les horreurs du passé en disant "plus jamais" ! Comment, sans hypocrisie, commémorer ce 65ème anniversaire en ignorant sciemment les victimes d’aujourd’hui – nos propres contemporains – alors que leurs lieux de souffrances ne sont qu'à quelques heures de notre porte ? Aujourd'hui le communisme opprime et détruit des vies en Chine, au Tibet, en Corée du Nord (ce pays est l'un des derniers au monde se réclamant officiellement du stalinisme), à Cuba... Comme il l'avait dit du temps où l’on parlait du « communisme à visage humain », Soljenitsyne pourrait encore aujourd'hui redire "Je vous mets au défi de trouver un seul pays où le communisme est au pouvoir et qui respecte les droits de l’homme".
Quand est-ce que M. Gerin fera des excuses publiques pour avoir promu pendant tant d'années une idéologie alors même qu'il savait qu'à l'instant où il le faisait, des hommes et des femmes étaient torturés en prison ou expédiés dans des camps de goulag au nom même de cette idéologie ? Quand est-ce que M. Gerin fera des excuses publiques pour avoir écrit avec arrogance une lettre de félicitation à Fidel Castro en 2008 alors que des hommes et des femmes croupissaient toujours dans les geôles cubaines et souffraient dans leur corps des affres du dictateur cynique au cigare ?
Si ce n'est pas en ces jours anniversaires de l'ignominie et de l'horreur, quand est-ce que l'on s'offusquera que M. Gerin ne cesse de réclamer le retour à l'orthodoxie de cette idéologie mortifère ? Quand est-ce que l'on s'offusquera qu'une femme de 42 ans, première magistrate de la troisième ville du Rhône, puisse encore impunément faire ouvertement la promotion de cette idéologie qui a causé et cause encore tant de souffrance ?
A l'époque d'internet et de l'hyper-médiatisation, nous ne pouvons plus plaider l'ignorance. Devant la stupeur scandalisée des victimes prenant douloureusement conscience de notre cruelle indifférence, nous ne pouvons plus dire, sans mentir : "Je ne savais pas !".
Alors, en ce jour, en nous inclinant devant les victimes du nazisme, demandons leur de nous donner le courage qui nous a manqué par le passé afin que l'on ne formule plus l'hypocrite "plus jamais ça" en ignorant sciemment les victimes d’aujourd’hui.
Christophe GIRARD (DVD)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire