mardi 14 mai 2013

URGENCE SACOVIV : souffrance sociale pour les locataires comme pour les personnels

Intervention au Conseil Municipal du 13 mai 2013 au sujet de la SACOVIV

"Concernant ce rapport notre groupe s'abstiendra car le moins que l'on puisse dire est que nous ne pouvons avoir une réelle confiance dans ce qui se passe à la Sacoviv et à fortiori sur ce qui se passe entre la ville de Vénissieux et la Sacoviv.
Depuis des années nous faisons part de nos inquiétudes mais rien n'y fait. Nous découvrons un rapport écrit par la MIILOS qui confirme nos doutes et pour nous faire taire vous nous menacez de porter plainte contre nous. Puis vous réunissez un conseil d'administration exceptionnel de la Sacoviv pour savoir comment faire taire l'impudent que je suis qui a osé faire mention de ce rapport au Conseil Municipal et même le brandir. Vous accusez ensuite dans la presse les fonctionnaires de la MIILOS de malhonnêteté intellectuelle et vous sous-entendez même qu'il s'agit d'un complot politique…
Chacun pourra noter la particularité troublante de votre approche de la situation. Quand on vous signale des problèmes, votre seule préoccupation est de vous acharner sur les messagers, alors que la situation exigerait au contraire d'en prendre acte et de vous relever les manches pour régler ces problèmes… Cela rappelle étrangement l'écroulement en 1989 d'un monde du mensonge et de l'artifice qui vous était cher…
Enfin, dans cette même logique, enfermé dans votre aveuglement idéologique vous vous entêtez jusqu'à vous vanter dans la presse de votre gestion sociale tant du personnel que des locataires de la Sacoviv !
Mais patatraque, en échos de vos auto-satisfécits reviennent comme en boomerang les doléances des locataires. Insécurité, dysfonctionnements, malfaçons sont tour à tour dénoncés dans une lettre pétition de la résidence Ambroise Croisat II.
Une épave d'un scooter incendié reste pendant des semaines dans la cours d'un immeuble, ce ne sera finalement que sous la menace d'un esclandre médiatique que vous bougerez au dernier instant.
Vient ensuite le raz le bol et l'angoisse des habitants de la tour incendiée à quatre reprises au Monery. Dans cet immeuble votre "gestion sociale" des locataires vous a conduit à mettre presque un mois à sécuriser un ascenseur dont les portes restaient béantes laissant un passage de trente centimètres qui aurait pu être fatale à un enfant ! La gestion sociale des locataires est aussi certainement ce qui vous a conduit à ne pas sécuriser les escaliers de la tour incendiée, laissant ainsi les habitants monter dans le noir à la lueur de leur téléphone portable ou de leur lampe de poche. Une situation qui s'est encore répété le dimanche en huit. Là encore les habitants font part de leur exaspération dans une lettre pétition à Madame le Maire.
A lire leur courrier il apparaît que votre tentative de récupération politique les a fait sortir de leur gons. Il faut dire que les propos du directeur de la Sacoviv, expliquant aux locataires inquiets que s'ils ne sont pas contents il leur reste la possibilité de déménager, n'étaient guère de nature à les calmer. Il en est de même quand les habitants qui dénoncent la dégradation de leur environnement, constatent que quand le directeur de la Sacoviv semble enfin voir les détritus qui jonchent le sol et va jusqu'à les ramasser lui-même, ce n'est en fait que pour la seule et unique raison que ceux-ci entrent dans le champ de la caméra des journalistes de France 3...
Enfin ce directeur ne rassure aucunement les locataires quand, il leur explique qu'il ne peut rien faire concernant le personnel de la Sacoviv parce que du fait des élections qui approchent "il a des ordres" pour qu'il n'y ait pas de remous… Comme si le problème du personnel était un problème de coercition et de sanction ! Depuis 2008, je n'ai pourtant cessé de dire que le problème de fond ne relève pas d'un manque de coercition et de sanction, mais d'un défaut de management et de la gestion désastreuse du personnel de la Sacoviv. Une gestion qui l'enferme dans un cercle vicieux : le personnel est découragé, mal dans sa peau, cela conduit naturellement à un certain laisser aller qui conduit à la dégradation de la situation qui elle-même crée du ressenti, etc. Mais là encore votre seule préoccupation aura été de vous acharner sur les messagers. Aucune remise en cause de votre part, y compris quand il s'agit de mise en garde de la médecine du travail.
Les toutes dernières nouvelles en ce qui concerne la souffrance du personnel de la Sacoviv sont alarmantes. Plus que jamais le personnel est à bout avec des risques de dérapages, voire de suicide. Je n'aurai jamais pensé que votre légendaire mépris de la personne humaine irait jusque là pour des personnes aussi proches de vous. Votre immobilisme les exaspère et les brimades, comme la dernière trouvaille sur la tergiversation dans l'attribution des congés (qui soit dit en passant rappelle étrangement se qui se pratiquait au TOP il y a pas si longtemps), fait des ravages. Qu'attendez-vous donc pour agir ?
Alors pour conclure, je dirais qu'à la vu de cet acharnement des locataires, des fonctionnaires de la MIILOS, de la médecine du travail, des récriminations du personnel et des syndicats, je crois que décidément, vous ne pouvez plus vous en sortir en criant au complot politique, voire à une véritable machination de la pieuvre capitaliste et pourquoi pas de la CIA ! Pour vous en sortir il faut enfin vous remettre en cause et traiter vos dysfonctionnements. Il y a urgence car comme vous le savez votre système génère de la souffrance sociale pour les locataires comme pour les personnels de la Sacoviv."

Aucun commentaire: